mercredi 15 mars 2017

Qu'est-ce que la permaculture ?








DEFINITION


La permaculture est une méthode de réflexion permettant d'optimiser les ressources et les énergies afin de répondre équitablement et de manière vertueuse à des problématiques productives sur le long terme. Elle permet de satisfaire les besoins humains  (alimentation, habitat, santé, etc.) sans déséquilibrer les écosystèmes et au sein d'une nature résiliente et pérenne. On parle alors de science systémique, c'est à dire une discipline qui va tout d'abord observer toutes les interactions (vent, eau, soleil, insectes, animaux, plantes, activité humaine, etc.), puis les analyser pour enfin les réorganiser. Il s'agit également d'une démarche éthique et d'une réflexion philosophique sur la place de l'homme et son rôle fondamentale. La Permaculture ne doit pas être réduite à une méthodologie agricole armée d'astuces de jardinage. C'est un mode de réflexion globale qui doit intervenir pendant la conception, ou dans un système existant afin d'en corriger les erreurs de gouvernance.
Cette démarche fait de tous les êtres et de toutes les énergies des acteurs du bien-être de chacun. Dès lors la nature et la civilisation ne s'opposent plus, au contraire, elles puisent leurs forces l'une de l'autre. Par exemple l'homme peut orchestrer la revitalisation d'une zone aride ; les être vivants et les énergies naturelles peuvent ensuite entretenir et pérenniser son oeuvre en pourvoyant à ses besoins.

C'est pourquoi la Permaculture est en complète opposition avec l'agriculture industrielle qui vise à prendre à la terre en la rendant stérile - dans une logique exclusivement productiviste - sans se soucier des répercutions désastreuses sur l'environnement et la santé humaine. Il faut avouer que le modèle agricole conventionnel montre chaque jour un peu plus ses limites, et par conséquent les nôtres. Aujourd'hui c'est la Vie elle-même sur notre planète qui est en péril.







REGLES ETHIQUES













FONDEMENTS DE LA CONCEPTION



Observer, s'adapter et ne pas avoir peur d'expérimenter, voire de contester des règles considérées comme acquises. Chaque lieu, chaque écosystème est unique.

Parfaire ses connaissances sur les techniques de design (buttes, baissière, étangs, serre adossée, irrigation, etc.), les auxiliaires, les écosystèmes naturels, les plantes et les besoins humains afin de guider nos choix et de fournir des alternatives à des problématiques précises.

S'inspirer des techniques traditionnelles et de ce qui a déjà été fait. Mais attention chaque environnement est unique est doit bien être pensé avant d'être réalisé. Cela évitera de vous disperser dans des actions inutiles. Le poulailler landais est un bon exemple d'optimisation.

Penser globalement. La Permaculture est une réflexion qui permet de modeler les énergies, le minéral et le vivant. Elle ne se limite pas à une technique, ni au jardinage bio qui est une méthode de production moins polluante. Bien entendu l'un et l'autre se complètent.

Identifier et créer des relations bénéfiques entre plantes et animaux : les céréales fournissent le paillage et nourrissent les hommes et les poules ; les poules assainissent les vergers, créent du fumier, fournissent des oeufs et chauffent la serre, etc.

Diversifier. Plus un système inclu une grande variété d'espèces, de plantes, de micro-climats, d'insectes, etc. Plus il va devenir pérein et resiliant. Chaque acteur aura plusieurs rôles en complément ou en redondance forçant les interactions et la stabilité, voire paliant à l'insuffisance d'un des intervenants.

- Intensifier les effets de bordure. Les énergies sont plus importantes lorsque deux systèmes de rencontrent. On peut alors accéder aux ressources de chacun. Par exemple le sous-bois et l'étang qui constitue un des environnements les plus dynamiques et fertile.

- Economiser les énergies par la planification. La force de travail peut être remplacée par l'utilisation d'auxiliaires. Par exemple les vers de terre ameublissent le sol rendant inutile le labour.

Utiliser en priorité les ressources dont vous disposez. Un jardin en pente loin d'être un problème peut devenir un atout. Un étang de rétention en surplomb fournira de l'eau en gravitaire à tout le système. Des goutte à goutte vous feront économiser un temps important dévolu à l'arrosage et vous feront économiser de l'eau.

Recycler les déchets afin de constituer des cycles verteux. Dans la nature, il n'y a pas de déchets ou de pollution. Les ressources ce transforment perpetuellemet et enrichissent l'ensemble du système.

Créer des systèmes à l'échelle humaine. Choisissez de techniques simples et en adéquation avec vos ressources.

- Se donner des objectifs concrets et jalonnés d'étapes à sa portée sur une superficie raisonnable ; experimenter, adapter puis élargir la zone.

Utiliser des méthodes et des processus naturels afin de réaliser les tâches et de minimiser l'apport d'énergies provenants de l'extérieur. Les vers de terre remplaceront le tracteur.

Travailler en adéquation avec des écosystèmes locaux déjà existants. Ne pas forcer la nature. Une serre n'est pas toujours utile. Il existe par exemple des bananiers ou des avocatiers rustiques supportant le gel. Inutile de chasser les limaces, les canards coureurs indiens, les carabes et les hérissons le feront très bien pour vous !

Placer chaque élément au plus prêt de l'endroit où il sera utilisé ou bénéfique à un autre élément (le jardin d'aromates près de la maison pour la cuisine, les outils à l'endroit le plus central ou fréquenté afin d'éviter les allers et venues, etc.). Délimiter des zones. Plus une zone est fréquentée plus elle est proche de l'habitation. Céréales et forêt aux extrémités.

- Élaborer un plan précis de tous les éléments et leurs interactions en détaillant les reliefs, les mouvements d'eau, les vents, l'ensoleillement, les espèces, les abris et les divers dispositifs. Après l'apprentissage et la réflexion, c'est la première étape vers la réalisation...


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METHODOLOGIE DE TRAVAIL


Le BOLRADIGME :

B pour la phase d’expression des besoins 
O pour la phase d’observation des énergies et ressources du lieu et des habitants 
pour la phase de prise en compte des limites physiques, culturelles, législatives, humaines 
R pour la phase de collection des ressources 
A pour la phase d’analyse des ressources existantes : utilisables, non utilisables, nécessaires, primordiales, marginales, manquantes, etc.
D pour la phase de design : conception & planification du projet 
I pour la phase d’implémentation : Mise en œuvre 
G pour la phase de gouvernance. J'ai ajouté cette phase qui me semble primordiale puisqu'il s'agit de votre capacité à être vigilant, à réagir et à créer rapidement des solutions adaptées face aux aléas. 
pour la phase de maintenance, une fois que le design a été mis en œuvre 
E pour la phase d’évaluation du design et de la maintenance du système.






APPLICATION AU JARDIN, implantation et maintenance




Le Jardinage Naturel désigne la partie de la stratégie environnementale qui va décider dans le potager des types d'installations, des choix de cultures, des associations, de l'élevage d'auxiliaires, de l'entretien, de la planification de la production, des bons gestes et des actions optimales ; en somme un jardinage respectueux et harmonieux, qui met l'accent sur l'autonomie et l'optimisation des ressources.

Le Jardin Naturel empreinte tous ses principes à la permaculture, dans un contexte plus restreint et plus concret : celui du jardin. Ce mode de réflexion nous invite avant toute action à observer la nature, à questionner nos actions et à expérimenter afin de remédier à des problématiques simples :
- diminuer le temps de travail, 
- dompter les éléments, 
- gérer l'eau et les énergies comme le vent et la lumière, 
- enrichir et pérenniser un jardin, 
- harmoniser la vie du jardin pour éviter l'émergence de maladies ou de ravageurs, etc. 

Le Jardin Naturel se réalise principalement au moyen de buttes autofertiles, de paillage vivant ou de mulch, de non-labour, d'aménagements des espaces (mares, baissières, haies, etc.), d'associations de plantes compagnes, d'élevages d'auxiliaires (vers de terre, carabe, mante religieuse, hérisson, etc.). 


Le Jardin Naturel est né d'un constat simple : "la Nature fait très bien les choses d'elle-même". Alors aidons-là et prenons conscience que dans notre jardin tous les petits acteurs font partie de notre famille, et qu'au même titre que les plantes il faut les préserver. Un jardin n'est pas un chant de bataille ni un désert à nu où le sol est battu par le vent et le soleil, sans herbe ni insecte ; c'est une ville luxuriante et débordante de vie qui peut travailler pour vous et avec vous à condition de lui indiquer le bon chemin...


Petite astuce : il faut toujours imaginer ce que deviendrait votre jardin si vous le laissiez plusieurs années à l'abandon. Cela vous apprendra vraiment quels sont les gestes utiles et les grandes lignes de "gouvernance" qu'il faut entreprendre. On a tous tendance à trop vouloir en faire alors... Lâchons prise ! 😉







Rédaction, photographies et illustrations © Marc Dubois


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